Te permets-tu d’être heureux.se?

Cet article a originellement été posté sur ma newsletter Substack le 05.05.2024. Pour voir le poste d’origine et t’inscrire pour recevoir la lettre en direct, c’est par ici: The Alma Writer - En Français #2

“Te permets-tu d’être heureux.se?”

Une interrogation qu’il serait facile de balayer à tout va, à tout bât, comme un miroir grossissant que l’on ne saurait contempler, comme une vérité dont jamais on ne pourrait se targuer.

C’est une question que je me suis posée quelques fois, à l’aune de mon développement personnel, à l’aube d’un autre monde possible.

Une première réaction de dédain, de dépit, d’injustice, d’outrage, de protection. Parce qu’il est plus facile de réagir, que de véritablement partir en introspection, pour accueillir les possibles, le changement, les transformations.

“Te permets-tu d’être heureux.se?”

Sais-tu même simplement lire cette question sans pinailler, sans fuir, sans rougir, sans hurler?

Il n’y pas ici de déni de comtesse, de négation des systèmes et d’une société qui souvent victimise. Je le sais, je viens, de bien des manières, d’endroits dont on ne s’extirpe pas facilement, j’appartiens à des classes et des causes qui souvent s’abîment, et je comprends, et m’offusque avec humilité, de naufrages qui auraient dû être évités, soudoyés au banc des humiliés et des compassionés.

Je file sur les collines et les pavés de la ville, à vélo, tout sourire et effort, comme jamais je ne l’aurais désiré, envisagé, rêvé, en réfléchissant à ces schémas que l’on répète, dans un domaine de vie ou dans l’autre, sans prendre la mesure des trépas dans lequel on s’empêtre, par habituation, addiction, confort à la douleur, au stress, à la peur, aux échecs.

Vue sur Édimbourg au coucher du soleil



C’est un exemple bien banal, mais j’ai toujours eu peur de faire du vélo en ville, à cause de la circulation et de ma peur de gêner les autres circulants par ma lenteur et mon inexpérience. Une envie, une nécessité s’est glissée en moi il y a quelques semaines, pour pouvoir me rendre plus facilement à mon tout nouveau studio d’écriture, à l’autre bout de la ville, et j’ai vite sauté le pas, à garantie indélébile de confiance et d’entrain, histoire de ne pas revenir en arrière ou de laisser les peurs et les doutes m’entraver une fois de plus dans un sur-place improductif, voire négatif. C’est un sentiment de liberté et de joie, ainsi qu’une énergie décuplée qui m’attendaient de l’autre côté de ma peur.

C’est un exercice qui est proposé dans Le Grand Saut, de Gary Hendricks, que je t’invite à explorer aujourd’hui. A tous.tes celleux qui s’inquiètent à tort et à travers (sans jugement aucun, car je parle également à la moi du passé, qui a, de temps en temps quelques soubresauts et rechutes), de toutes ces choses incontrôlables, hors de notre contrôle, que tu ne peux contrôler… et si pour un instant, tu te demandais plutôt quelle énergie positive essaye de prendre en place en toi, et que tu bloques par ta constante inquiétude. Est-ce plus d’amour, pour toi ou pour l’autre, est-ce l’abondance, est-ce la joie, est-ce la liberté, est-ce la sagesse, est-ce une nouvelle création, est-ce un moment éternel et incommensurable, est-ce une nouvelle opportunité? Ce n’est pas à ton mental de s’en inquiéter ou même à lui de poser la question, pas de prime abord, car cela serait sans doute un autre sujet de rumination. C’est à ton corps, ton coeur, ton âme qu’il faut s’adresser. Quelle sensation physique, émotionnelle, énergétique, intangible s’empare de toi quand tu te poses cette question, quand tu choisis de retourner la situation, de voir la lumière plutôt que l’ombre?

Le simple fait de poser la question, la réponse, la sensation, l’émotion, se suffisent déjà à elles-mêmes. Cependant, pour transformer ta réalité, il faudra passer à l’action, s’ouvrir, choisir la voie du positif, l’indice du bonheur, écouter et ancrer cette réponse, et faire ce qui te paraît effrayant, inconnu et inquiétant, pour te permettre de faire un petit pas vers ta lumière.

Après cet instant, il est toujours de ton maître choix de revenir à tes scénarios habituels. Cela ne peut être qu’un exercice de style, une première manière peut-être d’interroger, d’interrompre, de mettre en pause des cycles que tu n’as jamais su briser jusqu’alors.

Quand je m’inquiète autour de l’argent, c’est souvent plus d’amour, de joie et d’abondance qui tentent de s’inviter chez moi. C’est aussi une envie d’enseigner, de transmuter par la transmission, de rendre ces années d’inquiétude et de chaos prospères et utiles.
Quand j’ai peur en amour, c’est l’amour et le lâcher prise qui veulent danser dans mon être.
Quand je m’interroge sur ma carrière, mon écriture, ce sont de nouvelles manières de partager, une nouvelle authenticité et puissance, un nouveau récit ou un appel à l’expansion qui s’offrent à moi, si je veux bien choisir cette voix.e.
Quand je choisis la voix.e de la peur, de la douleur, de la critique et du blâme, c’est peut-être le pardon et l’acceptation de moi-même, de mes ombres, de mon humanité à travers l’autre, ou de nouvelles versions de moi-même dont je pourrais avoir honte qui frappent à la porte.

Te permets-tu d’être heureux.se?
… ou préfères-tu le confort de l’habituel cycle qui se répète à l’infini?

Le plus merveilleux dans tout cela, c’est que si tu laisses la porte ouverte à ce positif, cet amour, cette joie, cette abondance, il commence à pointer le bout de son nez, à venir danser sous tes paupières et plus grand tu ouvres la porte, plus il s’invite pour le café, le dîner et peut-être même, pour toute la nuit, toute la vie.

Te permets-tu d’être heureux.se? Inconditionnellement, farouchement, éternellement, joyeusement, non pas par défaut, contre, dans les méandres ou au détour du chaos, mais en le traversant, en le vivant, en l’acceptant comme partie intégrante d’une vie, en le pardonnant, en lui ouvrant la porte et en l’alchimisant en quelque chose de plus beau, plus vrai, plus puissant, que jamais tu n’aurais pu imaginer?

Si ce n’est pas le moment, si cela ne te parle pas, ça viendra, je te le promets. Tu ne m’a pas lu jusqu’ici par hasard. Une graine se plante, se nourrit, puis un jour germera. Quand la paix sera plus importante que toute expression ou réussite matérielle, alors ce sera le moment. Et cette expression physique et matérielle suivront, entrelacées dans ton ouverture à l’autre face de la pièce.

Cette simple interrogation, pendant quelques instants, sur un domaine de ta vie où tu ne sembles jamais trouvé la joie, la paix, le succès, est suffisante. Et il me semble, qu’en cet instant précis de ma vie, la réponse et l’incarnation dans la matière de cette même réponse, à chaque moment qui appelle sa remise en question, au goût du jour, permet de lever le voile illusoire et invisible de tout ce qui me semblait impossible et inenvisageable il y a quelques temps.

Que la paix s’invite dans ton printemps!

Lucie

Pour aller plus loin :

  • Existential Kink, de Carolyn Elliott (en anglais)

  • L’Envol, mon premier livre, un récit de guérison, d’intuition, de magie et de lâcher prise

Précédent
Précédent

Riding life with intuition, in slow motion

Suivant
Suivant

Écrire, raconter et publier L’Envol