De l’Océan Indien à l’Océan Atlantique en 9 sauts
Des cycles et transitions - 3 mois sur la route
Cet article a originellement été écrit pour la lettre d’âme The Alma Letter sur Substack le 12.10.2025. Vous pouvez la lire sur Substack ici.
La bande-son de cette lettre, de cette transition:
"Album Mystical Magical Rhythmical Radical Ride” de Jason Mraz
Nous sommes rentrés de trois mois de voyage il y a un peu plus d’une semaine, et, par nécessité, nous naviguons notre vie à Édimbourg, comme si nous étions encore voyageurs, comme si nous étions nouveaux arrivants. C’est une chance, je crois, pour ancrer les énergies et le flow de notre voyage, pour ne pas retomber dans une routine passée, pour réinventer le futur depuis une nouvelle perspective ; celle de l’adaptation et d’un nouveau cycle, plutôt que celle qui ne sait laisser aller ce qui n’est plus.
Mais d’abord, revenons en arrière quelques instants… Il y a trois mois, nous laissions derrière nous mon appartement édimbourgeois - celui duquel nous n’avions pas réussi à nous détacher depuis tant d’années - nous suivions une intuition et un appel vers Cape Town, en demandant à l’univers de dénouer les noeuds énergétiques qui nous liaient à des boucles. Et nous voilà aujourd’hui de retour, sans appartement, et avec l’ouverture et le flow d’accueillir le chemin de vie qui veuille bien s’illuminer.
De retour de notre voyage, prêts pour une nouvelle vie à Édimbourg
Un été en répétition du futur
Et vous, comment s’est passé votre été? C’est une véritable question, pour échanger, mais également que je propose, en introspection pour vous-même. Astrologiquement parlant, l’été était censé être pour tous.tes, une grande répétition des années à venir (à partir du printemps 2026). L’observation de nos pensées et idées estivales peut nous donner des indices sur nos futurs, sur les obstacles, les challenges, les nouvelles phases de vie qui se dessinent… Et non, cela ne signifie pas que ce vous avez vécu cet été se reproduira exactement dans la matière l’année prochaine (d’un autre côté, peut-être que si, si vous ouvrez tout juste un nouveau chapitre…), mais que la vie s’orchestrera pour vous confronter aux mêmes pensées, aux mêmes saveurs, aux mêmes apprentissages, aux mêmes obstacles… Alors, comment s’est passé votre été?
Pour ma part, je vois cette grande répétition, cette période estivale, comme bonne fortune, en ayant ainsi eu une fenêtre ouverte sur le futur. Et ce, même si, comme souvent, j’aimerais déjà sauter à pied joint dans une nouvelle phase, plutôt que de replonger dans un cycle de clôture.
Il y a quelques jours, une amie de Master, rencontrée lors de ma première année à Édimbourg, s’émerveillait avec moi que je sois si “installée” ici… Le plan avait toujours été de rester un an, puis de partir au Canada… les plans ne sont que des chasses aux comètes et aux étoiles filantes.
Voilà cinq ans donc que nous étions ancrés à Édimbourg, cinq ans que je vivais dans le même appartement, cinq ans que les énergies s’enroulaient et s’envolaient à la même adresse. Mon premier roman, The Antarctic Bridge, terminé, me laissait la place pour un sabbatique, un temps de pause, avant de repartir. Alors, pourquoi pas sur la route, pourquoi pas en vacances, pourquoi pas ailleurs, là où l’intuition nous appelle depuis si longtemps?
C’est parti pour un récit d’un été-répétition… Et je suis curieuse de savoir en quoi ton été a peut-être été ton été de répétition?
Prendre la route, dans et vers l’inconnu
Nous avons stocké nos affaires chez des amies et au studio d’artiste. Le “man with a van” qui nous a aidés, portait un drapeau d’Afrique du Sud sur sa casquette, et avait été huit fois à Cape Town. Artiste peintre, il connaissait d’ailleurs notre studio. Cet homme serait le premier d’une longue série de rencontres et de signes… nous étions bien guidés. Il ne restait plus qu’à l’admettre et l’accepter. Je me souviens aussi d’avoir vu, pendant qu’il nous conduisait, un rapace en ville, un oiseau qui m’a marquée droit au coeur. En revenant il y a quelques jours, j’ai cru voir, tout près de là, une mangouste qui se cachait sous une voiture… Parfois, nous ne comprenons pas les signes, mais ils sont bien là. Parfois, ils ne sont que des visions… des visions qui sont également des signes.
Avant de prendre la route, nous avions réservé quelques étapes, quelques hôtels, quelques transports, mais le voyage était bien loin d’être pleinement organisé. Notre dernière nuit à Édimbourg, nous dormions dans un studio étudiant, marquant le début d’une aventure qui nous emmènerait dans des logements bien étranges, à la rencontre de ce que nous aimions, à la rencontre des énergies que nous projetions au monde, à la rencontre de celles que nous étions prêts à recevoir. Les énergies étaient déjà puissantes, instables, à la concoction du futur. Une nouvelle tombe ce soir-même, inattendue, l’une de celle qui devrait tout remettre en question, le voyage et plus… et pourtant, ce n’est pas ce que je ressens, dans les sous-courants. J’ai encore du mal à l’ancrer, mais je sais que tout ira bien, je sais que nous sommes guidés, je sais que cela va se résoudre, même si nous ne savons pas encore comment.
Nous partons malgré tout, parce qu’il n’y a rien d’autre à faire, parce que des indices de solution se présentent, parce que la route nous appelle. Cette fois-ci, c’est bien l’inconnu, l’amour et la confiance totale qui devront être nos boussoles, parce que c’est ce que nous avons.
Un sas ordinaire, vers l’extraordinaire
Savez-vous de ces voyages qui ne démarrent pas sur des chapeaux de roue, mais au contraire, en douceur, par le connu, l’ordinaire peut-être, avant de vous faire plonger dans l’extraordinaire? C’est comme ça que cela s’est passé pour nous, en douceur, comme si nous prenions un long tremplin au décollage d’une fusée. Nous avions construit notre voyage et notre départ, autour de Cape Town et d’un festival.
Première étape donc, le Love Supreme Festival à Brighton, pour voir Jacob Collier sur scène. Ordinaire, parce que nous restions au Royaume-Uni, ordinaire peut-être parce que nous prenions le train, ordinaire parce que j’étais allée à Brighton au collège… mais tout ça n’avait déjà rien d’ordinaire. Brighton est accueillante dans toutes ses couleurs et ses saveurs artistiques et vegan. C’est court, mais c’est bien. Nous passons notre festival sous la pluie, mais nous sommes ravis de l’expérience, et surtout, surtout, Jacob Collier nous enchante de sa musique, des ses couleurs aussi, de son art, de ses anges, de sa rare beauté. Voilà, le voyage commence…
Porto
Dans le train pour Londres, Olivier voit des renards lovés près de la voie. Nous sommes en route, nous sommes guidés, toujours.
Londres est ce qu’elle doit être, ni plus ni moins. Nous retournons là où nous allons toujours, et nous posons, sans le savoir, les premiers jalons d’une expérience différente, un seuil qu’il faudra bien sûr refermer. (Nous en reparlerons j’en suis sûre, mais je devine aujourd’hui que nous ouvrons des boucles, des cycles, que nous passons des seuils en visitant de nouveaux lieux, et que si certaines choses ne se font pas, que si nous avortons l’intuition, que si nous avons encore des gens à y rencontrer, c’est comme si ce cercle énergétique restait ouvert en vous… Ayant vécu à Londres, ayant passé par Londres un si grand nombre de fois, ce lieu est pour moi, pour nous… chargé…)
Se délester d’une identité passée
Depuis toujours, je ressens une non-appartenance à la France, et en même temps bien sûr, des liens indéfectibles avec le pays: familiaux, culturels, linguistiques, administratifs… Il est évident que certains de ces liens sont là pour durer, et qu’il s’agit pour moi de guérir quelque chose, plutôt que de m’en défaire complètement. Cependant, depuis que je voyage et que je m’expatrie, j’ai toujours été divisée intérieurement, un pied là-bas, un pied ailleurs, jamais pleinement ici: certaines affaires que je n’avais jamais pu trier, de l’administratif, etc. Cela me suit et n’a jamais vraiment été clair, par peur, par confusion, par ignorance. J’en vois enfin le bout, avec des grandes décisions qui ont été prises, et notamment bien sûr, avec la fermeture définitive de Voyages et Vagabondages que j’ai pu faire cet été. Immédiatement, j’ai senti que l’énergie se recentrait là où j’étais, en termes de choix d’écriture, de projet, de vie, d’admin, etc… À suivre…
Nous avons donc traverser la France. Depuis Édimbourg jusqu’au Portugal, en passant par la France, nous avons voyagé uniquement en transport en commun, ce qui a amené beaucoup de joie à nos rationnels écolos, et nous a permis de partir plus lentement, soutenus, en communauté, par nos amies et notre famille. Laure nous a fait découvrir Arras, et quelques coins du nord, nous emmenant avec elle dans son monde de musique, local, de chiens… On reste gourmand des framboises mises à disposition dans quelques rue d’Arras!
Les douceurs du Portugal
Au Portugal, nous dansons avec l’environnement et les énergies. Après tout, Mercure en Rétrograde s’est invité dans la danse. Nous avions essayé de planifier de rester longtemps en un lieu, de créer des liens avec la communauté, des rencontres, mais rien ne semble se passer comme prévu, alors nous nous arrimons au présent.
Porto amène son lot de beautés, d’interrogations et de courants. C’est ici que l’on sent, que je sens, de nouvelles activations internes, une guidance plus forte, plus mystérieuse, plus détachée de la réalité. Elle me surprend, et elle était appelée. Elle nous guide à la trace d’un poète que je ne connaissais pas, mais dont je savoure l’écriture (Fernando Pessoa), de vies passées et d’un joli village médiéval. Comme toujours, on peut répondre à l’appel, apprendre à lire la guidance, ou lutter. J’apprends chaque jour, à me laisser emporter avec confiance.
Porto c’est aussi le luxe d’un joli appartement avec son balcon qui donne sur des jardins communs, où chats, maçons et chauve-souris batifolent de déconcert, sous la Lune qui devient Pleine. On marche beaucoup dans les rues en pentes, on savoure les douceurs vegan, les parcs et l’art de la ville, avant de partir pour Sintra.
Nous ne sommes qu’à Sintra de passage, et c’est bien trop court, mais nous montons jusqu’au palais, fourbus, mais enchantés.
De Sintra, nous partons vers l’inconnu et un gardiennage de chiens à Sesimbra, sur la côte au sud de Lisbonne. Quand on se retrouve ainsi dans des coins improbables, c’est parfois à se demander pourquoi? Pour rencontrer une personne, un chien, un lieu? Un mélange de tout cela? Pour laisser une empreinte ou en emporter une avec nous? Pour créer du lien, une résonance, une communauté au futur? (Deux mois plus tard, nous voilà à nouveau en gardiennage de chiens, en Écosse, et la propriétaire était elle aussi passée dans la région de Sesimbra… nous sommes tous.tes connectés.)
Sesimbra a de très beaux sites naturels aux environs, mais en transports en commun, ce n’est pas toujours facile. Toutefois, on apprécie cette pause à l’ombre du jardin, d’un palmier, en compagnie d’un lévrier, à savourer la plage et le soleil. Encore, une mauvaise nouvelle. L’inconnu est parfois violent et vient challenger toutes nos racines. Il n’y a plus qu’à avancer quand la guidance est forte, et l’illusion de réalité nous fait croire au cauchemar d’un tapis-roulant qui mène à l’échafaud. Le bruit des travaux se rapproche et nous enterre dans son bruit sourd.
Lisbonne. Lisbonne, dont j’avais presque tout oublié. Je me souvenais de son pont, de l’embouchure, du monument de la découverte, des miradors, et c’est à peu près tout. Lisbonne est enchanteresse, de squares, de miradors, de ruelles colorées, de détours, et de vues. Nous sommes encore dans notre bulle, en apesanteur, et rien ne s’ancre.
À l’aéroport, c’est une attente et une course, née d’une désorganisation incroyable, mais comme toujours, nous ne ratons pas l’avion. Il fallait faire confiance au processus, même s’il n’est pas celui auquel nous sommes habitués. Au Portugal, le rythme chante différemment, mais tout avance, à son rythme.
L’alchimie de Cape Town
Nous y voilà. Cape Town. Un an après les signes, un an après avoir vu un documentaire sur les manchots de Simon’s Town, un an après la guidance. Le temps ne compte pas, et l’univers réarrange toujours les circonstances pour que le passé et le futur se conjuguent au présent.
De toutes ces années nomades, je n’avais jamais été en Afrique, et depuis la vie sédentaire, je n’avais pas envisagé y voyager non plus. Pour le moment, une seule motivation demeure en moi pour le voyage: l’intuition. C’est elle qui nous a emmenés au Canada, me menant sur les pas du chamanisme. C’est elle qui nous a emmenés à Hawaii, depuis le Canada, menant Olivier au Reiki. Pour Cape Town, c’était une évidence, et c’était une lutte. L’intuition est plus facile à suivre pour des petites choses, parfois surprenantes, mais elle l’est moins quand les enjeux semblent plus grands, quand la raison a encore besoin d’intégrer ses peurs et limitations sur un sujet ou un autre, avant de pouvoir dire oui, pleinement, sans retenue.
Quand les signes pour Cape Town sont apparus, ils étaient forts et omniprésents pendant quelques semaines. Nous en avons parlé, et puis nous avons laissé aller le sujet. Il aura fallut six mois et un début d’évolution de notre situation pour que nous nous permettions de partir. Partir à Cape Town, cela signifiait laisser notre appartement, partir à l’aventure et laisser le futur se redéfinir quand nous reviendrons, si nous revenions, comme il le souhaitait. Je sais aujourd’hui que nous sommes partis au bon moment, pour cet avant-goût du futur qui se dessine doucement.
Après la haute-saison touristique sur les routes européennes, après Mercure en Rétrograde, l’arrivée à Cape Town, de nuit, était une bouffée d’air frais: la fraîcheur de l’hiver qui se terminait, la gentillesse de l’accueil, le flow apparent, la beauté de la ville qui timidement se révélait, une descente de nuages après l’autre.
Nous sous-louons un appartement, entre le loft et le studio, avec des vues à couper le souffle sur la baie, la ville et le stade. Grand bémol, nous y sommes accueillis sous les travaux de notre bâtiment, et nous avons vu sur un autre chantier. La situation n’a rien de parfait, nous avons de l’énergie à transmuter, mais il y a beaucoup de beauté, et les oiseaux migrateurs, locaux et saisonniers nous guident: les oies, les ibis, les étourneaux à ailes rouges, les pigeons… Le bruit marquera notre séjour, nous forçant à l’adaptation, mais tant d’autres choses fabuleuses entourent notre appartement, que d’une certaine manière, je ne lui en veux pas du tout.
Oiseaux, coucher de soleil et échaffaudage: un résumé de notre séjour à Cape Town
Nous restons à Cape Town cinq semaines, et bien sûr le temps passe trop vite, ou bien, est la parfaite répétition dont nous avions besoin. Ici, nous (ré-)apprenons le flow, la confiance, le sens du timing, l’être-ensemble, le silence et la paix intérieurs au milieu du chaos, la contemplation, l’observation. Nous observons comment le pays vit aujourd’hui, des décennies après l’apartheid, et nous ne comprenons pas encore tout, trop loin, pas assez ancrés pour comprendre, pour être, pour faire partie de. Nous rencontrons beaucoup de monde, au hasard des synchronicités, et nous laissons porter vers les presques, sans jamais savoir pourquoi, comment… Les opportunités, la matérialité, le changement, ce n’est pas pour cet été, ce n’est pas pour l’ici et le maintenant. Je dessine, je me repose, je joue avec les états de conscience, je dévore des livres sur la guérison par les vies passées, Olivier fait de la musique, nous envisageons le futur de nos créations, et nous visitons la ville et les alentours.
Accueillis par Nelson Mandela, des chorales des Townships, des vues sur Table Mountain, et les phoques qui dansent et ruminent dans le port, nous sommes au bon endroit. Jamais, sans savoir pourquoi…
Une parenthèse animalière sur la Garden Route
D’avoir voyagé si loin, même si Cape Town était notre “focus”, nous voulions vraiment voir les animaux et ne pas passer à côté de cette expérience. Nous avons trouvé notre bonheur sur la Garden Route, pour une parenthèse de quelques jours, de silence, de nature, de nous, dans une réserve privée.
Et quels animaux! Depuis l’Antarctique, depuis certaines rencontres au Canada, je n’avais jamais vécu une telle expérience. Nous avons pu voir tous les animaux dont nous n’avions jamais rêvé: les giraffes, les éléphants, les buffalos, les autruches, les springboks, toutes sortes d’antilopes, les zèbres, des oiseaux dont j’ai oublié le nom, des hippopotames… Je me souviendrais toujours de notre première rencontre avec les lions, qui m’a faite fondre en sanglots. Et puis les guépards… aperçus de loin à faire la sieste, c’est le dernier matin, aux dernières minutes qu’ils montrent leurs têtes hors des buissons, pour nos plus grands sourires, une maman et deux bébés, à s’étirer avant de replonger à la sieste. Wouh… ils restent en moi encore aujourd’hui.
Le jour avant notre départ pour la lodge, nous avions fait un détour par Simon’s Town et Boulders Beach, pour voir la colonie de manchots. Une fois encore, c’était l’Antarctique qui s’invitait (mon livre The Antarctic Bridge s’est joyeusement invité dans nos voyages, et dans nos pas, sous forme de personnages et de situations, de manière anachronique et synchronique), en regardant les manchots batifoler sur la plage.
Sur la route, notre première rencontre est avec trois babouins, qui marquent la sortie de la ville, et le passage à des contrées plus sauvages. La route est belle. Pour revenir, nous partons vers Hermanus et la côte, parce que c’est la saisons des baleines, parce que nous suivons les signes et les indices, sans toujours comprendre.
À nos premiers pas en ville, à notre premier banc le long de l’océan Indien, nous voyons, au loin dans la baie, une baleine nager, plonger, surgir et tourner. Les baleines sont bien là. Hermanus est emplie d’art et d’artistes, mais c’est une scientifique, spécialiste en endocrinologie pour les baleines que nous rencontrons au café, et qui nous rejoindra plus tard à Cape Town pour quelques jours et quelques aventures.
La route nous ramène par de splendides vues et plages jusqu’à Cape Town. Nous sommes prêts pour la suite du voyage.
Ce n’est qu’un avant goût
Trois semaines s’étalent encore devant nous. C’est beaucoup, et c’est peu, comme nous nous en rendrons compte avant la fin du voyage.
Cape Town est une ville où nous nous rencontrons nous-même, à travers le miroir de l’altérité. C’est tout un voyage intérieur, et à peine avons-nous le temps de nous faire à l’idée de la transformation, que déjà les énergies retournent en arrière, nous rappelant vers des boucles encore à clôturer, nous rappelant en Europe, déjà, bientôt.
Nous partons au Parc National du Cap pour la journée, à la pointe de la ville, traversant des baies, des banlieues et des montagnes. Les paysages sont magnifiques, mais ce qui nous y attend surpassera tous les spectacles. À Cape Point, on peut voir la rencontre de l’Océan Indien et de l’Océan Atlantique, et un peu en contrebas, le fameux Cap de Bonne Espérance.
Avec Olivier, nous rencontrons souvent de la faune sauvage dans nos balades, comme si nous étions toujours au bon endroit, au bon moment. Il y a un peu de ça, c’est certain, mais nous passons beaucoup de temps à contempler la nature et l’horizon, assis, à simplement être en nature, lentement et paisiblement. Alors oui, la wildlife vient souvent à nous, et nous voyons ce que beaucoup ne prennent pas le temps de voir.
Ce fût le cas ce jour-là. Du phare, nous apercevons beaucoup de mouvement dans l’eau, et enfin deux baleines, une maman et un bébé qui nagent vers le Cap. C’est déjà tout un spectacle! Puis, nous faisons une petite marche jusqu’au cap et l’ancien phare. Très peu vont ainsi tout au bout. Et là, après une pause snack, nous voyons le banc de baleines au loin. Un clac dans l’eau, nous venons de voir son premier saut. Et encore, et encore, et encore… elles se dirigent de l’Océan Indien à l’Océan Atlantique ; et encore, encore, encore… elles traversent ; encore, encore… elles disparaissent au loin, après un spectacle de neuf sauts successifs. C’est indescriptible! En cet instant, par ce que nous venons de voir, par la numérologie du chiffre 9, je sais que nous venons de clôturer un cycle, que nous avons accomplis ce que nous étions venus accomplir, même si nous ne savions toujours pas quoi… La fin du voyage ne serait que du bonus, un cadeau à savourer…
9 sauts. Une clôture, une transition d’un cycle à l’autre, d’un océan à l’autre, même si pour l’instant, nous apprenons seulement à nager dans d’autres eaux et températures…
Quel cadeau, quelle récompense de fin de voyage! Les couchers de soleil chaque jour depuis l’appartement, l’Éclipse de Lune depuis notre salon, les oiseaux, les autres animaux, la visite à Table Mountain, à Big Bay, les rencontres, les discussions, la sortie en kayak à Cape Town, où nous nous retrouvons au milieu d’un vol de centaines de cormorants, les phoques, puis les dauphins…
Les dauphins encore qui font le show juste en bas de la marina et font des sauts comme nous en avons jamais vu… La réalité semble prendre une autre teinte, une teinte oubliée de royaumes qui nous ont peut-être toujours appartenus, où les sauts des créatures mythiques et marines sont le miroirs de nos sauts quantiques ou vers l’inconnu.
À partir de ce moment, avec plus d’évidence, Cape Town, son histoire, son présent, deviendront une grande inspiration pour notre prochain projet d’écriture. Nous nous sommes lancés depuis notre appartement avec vue. Cela prendra du temps à s’ancrer dans la matérialité, et pour que nous puissions en parler, mais les premiers jalons sont posés.
Cet été n’aura été qu’un avant-goût. Certains espoirs et rêves n’ont eu pas le temps de s’accomplir, et le soufflet retombe, semblant nous guider ailleurs, de retour, pour le moment, mais l’énergie de Cape Town, de cette transformation est encore très présente en nous.
Nous reprenons notre avion pour Londres, pour quelques jours ensoleillés, avant de retourner à Édimbourg, où nous sommes joyeusement accueillis par nos amis, et nous partons à la recherche d’un nouveau chez-nous. Nous sommes toujours en voyage, navigant de canapés, en housesitting, en sous-location, nos affaires toujours arrimées au gré du vent. Ce week-end, nous avons vu Jason Mraz en concert. Sa lumière, sa sagesse, sa joie m’auront portée tout l’été. Il est excellent, mais fatigué. D’une certaine manière, cela tombe un peu à plat. Ce n’est pas encore le moment, ce n’était qu’un avant-goût. Je crois que cela marque la clôture de ce voyage, avant le suivant, pour bien refermer la parenthèse et les énergies.
Alors, comment s’est passé votre été? Quelle répétition cela a été? Au printemps, ces énergies seront (enfin?!) pleinement nôtres.
D’un océan à l’autre, le vent souffle vers l’ailleurs
En écrivant cette lettre, je me rends compte de la symbolique de l’histoire qui se dessine, que le passage d’un océan à l’autre est bien présent dans tout ce que nous faisons, et tout ce que nous ferons. Cette lettre ressemble en bien des points à ce que j’écrivais sur Voyages et Vagabondages, même si elle se concentre moins sur les aspects pratiques et plus sur les énergies. Comme une dernière lettre hommage, maintenant que je l’ai complètement laissé aller. Ce sera la dernière. Maintenant, nous sommes prêts à entrer dans un nouvel océan, et peut-être que toi aussi?
Vous pouvez retrouvez la vidéo “Sauter à plein rêve”, ainsi que les quelques articles de Voyages et Vagabondages conservés en ligne par ici:
Archive Voyages et VagabondagesJ’ai lancé une nouvelle série, payante, sur Substack, en anglais pour le moment: Your Life is Your Medicine. Vous pouvez la retrouver ici.
Toutefois les lettres ponctuelles d’art, de créativité, de spiritualité, d’actualités , notamment en français continueront d’exister gratuitement.
Les cérémonies de guérison chamanique reprennent, en ligne ou à Édimbourg. Pour en savoir plus, c’est sur le site.
Merci pour votre lecture. J’espère que votre été s’est bien passé. Je me réjouis de découvrir tous nos sauts, quantiques ou timides, vers un nouvel océan. Et en attendant, on vous souhaite un très bel automne, qu’il soit tissé de joies et de belles surprises
Avec toutes mes amitiés depuis Édimbourg,
Lucie Alma Aidart